J’utilise le terme soin avec nombre de guillemets. L’image “”“soigne”“”.

Qui suis-je pour parler, ou mieux, proposer de soigner ?

Pourtant, je le constate jour après jour : en consacrant du temps à chaque personne qui croise mon objectif, je permets, en douceur et en sensibilité, à mes modèles de se rencontrer, d’accepter ce qui est, parfois même lorsque cela s’avère difficile, pour aller vers ce qui advient. J’offre un espace d’expérimentation par l’image pour se pacifier, voir, pour plusieurs de mes modèles, de s’aimer. Lorsqu’une adolescente observe son image en photo et s’écrie : “Que je suis belle !”, après plusieurs mois de photographie, c’est gagné !

Mes modèles, je les trouve beaux, je les voix beaux et je les rencontre, dans l’intimité qu’ils me dévoilent, celle qu’ils acceptent d’offrir dans nos rencontres photo. Mais je le sais bien, personne (ou presque) ne s’aime intégralement sans avoir travaillé avec acharnement sur ses fragilités. Tous nous sommes capables de voir l’infini beau chez les autres. Tous, nous sommes capables de négation sur notre propre personne. Or quoi de plus beau que d’être suffisamment en paix pour s’aimer simplement et aimer les autres ensuite pour ce qu’ils sont, et non ce qu’ils paraissent ?

Je ne suis pas thérapeute. J’accompagne celles et ceux qui croisent mon chemin à changer de regard. Ainsi, je peux dès lors affirmer ce que j’observe : l’image soigne.

Que de belles images croisent votre route !

Tania Emery

Blog : ce que ma tête cogite en photographiant...

La sociophotographie, l’image soigne ?